Cela nous est présenté comme le débat portant sur le choix entre le respect des libertés individuelles des fumeurs et tabagisme passif ??
Pour ma part, nous pourrions tourner le problème autrement.
Si cela était la liberté individuelle des non-fumeurs d'être dans un endroit public sans avoir à en supporter le tabagisme??
Cà simplifie l'équation.
C'est finalement le respect de la liberté individuelle des non-fumeurs contre le respect de celle des fumeurs.
Interviennent alors les arguments:
- le tabagisme tue et nuit à la santé, il est donc à bannir.
- il y a une majorité de non-fumeurs ou de fumeurs qui veulent s'en passer ou qui ne supportent plus d'être incommodés par les nuisances des autres fumeurs: endroits rendus insalubres (les trains par ex.)
- l'argument économique: les fumeurs coûtent plus qu'ils ne rapportent.
- Fumer dans un lieu public, de part les nuisances que cela constitue est à la fois un manque de bon goût mais en plus un manque distinction. Comment peut-on associer le goût d'un met délicat ou d'un alcool fin à celui du goudron et de la nicotine brûlée?? Non franchement, le tabagisme est d'un manque de classe.
L'interdiction du tabac dans les lieux publics est une décision prise à échelle européenne. D'ailleurs, nous sommes parmi les derniers pays du monde civilisé à adopter des mesures anti-tabac. Aux Etats-Unis, c'est fait depuis longtemps, tout comme en Asie.
Cette directive européenne est rentrée en vigueur avec plus ou moins de succès dans sa mise en application.
En Italie, en Irlande, en Grèce etc... En Grèce, j'ai vu lors de mon voyage cet été que c'est un fiasco total: y a pas un endroit où elle s'applique. Et par conséquent il y a toujours autant de fumeurs. Les non-fumeurs sont largement minoritaires et ne peuvent fréquenter un endroit public, restau ou bar sans avoir toutes les tables adjacentes fréquentées par des fumeurs.
Dans les autres pays, les tenants de bistro se sont aperçus que cela n'avait aucun impact sur leur business. Propagande pour faire passer la loi?? Pas sûr, si les fumeurs ne savent plus où aller, ils se plient aux règles... Les gens fument, dans la rue ou chez eux; ou même arrêtent de fumer.
Perso je suis en Belgique. Je boycotte à l'heure du repas systématiquement tout lieu public enfumé qui ne prévoit pas d'espace non-fumeur coquettement aménagé et non-protége de l'espace fumeur. Quit à manger sans mes collègues.
Vivement donc l'époque où tout le monde ne sera plus confronté à ce dilem: sortir avec ses amis et s'étouffer ou ne pas sortir. Pour que cela soit juste pour tous les tenants de lieux publics et de restauration il faudra interdire les dérogations y compris pour les boîtes de nuit, sinon la loi ne sera d'aucun effet: si l'un a une dérogation, pourquoi pas un autre. Donc finalement, le problème du tabagisme continuera de se poser.
Je suis même partisan de l'interdiction du tabagisme dans la rue comme c'est la cas en Asie... car quand on marche dans la rue ou qu'on est assis sur un banc à déjeuner et qu'un mec passe et nous fait renifler son cigare, je trouve cela dégueulasse sur le plan olfactif. Tout comme dans un restaurant.
L'argument sanitaire ne tient plus en revanche, puisqu'en ville, si on veut arrêter le tabagisme, on ferait mieux d'interdire d'abord la circulation des véhicules à combustion qui nuisent beaucoup plus à la santé.
Respirer de l'air pur dans un lieu public n'est pas seulement une liberté individuelle c'est un droit fondamental... ce qui n'est pas le cas du tabagisme, puisque l'on ne nait pas fumeur ou avec une clope dans le bec...